Objectifs de la vidéoprotection
La vidéosurveillance urbaine répond à de nombreux objectifs :
- Protection des bâtiments et des installations publiques.
- Sauvegarde des installations utiles à la défense nationale.
- Régulation du trafic routier.
- Constatation des infractions aux règles de la circulation.
- Prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens.
Qui peut installer des caméras ?
Seules les autorités publiques peuvent filmer la voie publique. Le maire ou une autorité de police peuvent demander l'installation de caméras de vidéosurveillance.
Ils doivent au préalable demander une autorisation d'installation à la préfecture de police.
Ils peuvent faire appel à une entreprise privée pour l'installation des caméras. La commune ne peut en revanche pas demander à une entreprise privée d'exploiter les images, elles doivent être visualisées par des salariés de la commune.
Qui peut visionner les images des caméras ?
Seules les personnes mentionnées dans la déclaration préfectorale peuvent visionner les images. Dans une ville, ce sont généralement les agents du centre de supervision urbain, cela peut aussi être un élu, ou bien le maire.
Dans la déclaration préfectorale, il est possible d'autoriser plusieurs personnes à pouvoir visualiser les images. Vous pouvez aussi déclarer un service, cela vous évitera de devoir modifier la déclaration préfectorale en cas de remplacement d'un agent.
Les agents doivent être formés régulièrement au règles de la vidéoprotection urbaine.
Règlementation de la vidéoprotection
La durée de stockage des images ne doit pas excéder 30 jours.
Le système doit être autorisé par le préfet, cette autorisation est valable 5 ans, elle est renouvelable.
C’est la commune qui doit faire la demande d’autorisation préfectorale, elle peut être aidée par l’installateur notamment pour établir les plans.
Le système ne doit pas permettre la visualisation de l'entrée ou de l'intérieur des immeubles. Des masques doivent être paramétrés dans les caméras pour flouter ces zones.
Des panneaux d’information doivent être affichés aux entrées de ville, ou sur les mâts équipés des caméras. Ces panneaux doivent afficher le nom de la commune, et les modalités d’accès aux enregistrements : le numéro de téléphone de la mairie ou du centre de supervision.
Il n’y a pas de déclaration à faire auprès de la CNIL.
Un registre des activités de traitement doit être établi, il doit préciser ce que vous faites des images enregistrées, et la façon dont vous assurez leur sécurité.
Où installer les caméras dans les villes ?
Les caméras de vidéosurveillance doivent être installées en collaboration étroite avec les services de police qui ont une connaissance fine du territoire.
Elles peuvent filmer les entrées de la ville, les zones de délits, les axes de passages obligés, les zones de manifestation, certains commerces, les écoles, les marchés…
Les habitants, les comités d'intérêt de quartiers ou les associations de commerçants sont les premiers concernés, ils peuvent aider les autorités à définir les meilleurs emplacements des caméras.
Quelles caméras installer dans les villes ?
Choisissez des caméras résistantes aux vandalismes (indice IK10), et capables d’émettre une alarme en cas de détection de chocs.
Privilégiez des caméras dotées d’une solution de correction d’image WDR pour révéler les détails des zones très sombres ou très brillantes.
Les caméras peuvent également être dotées de projecteurs infrarouges, pour permettre une bonne visualisation en conditions d'éclairage difficile.
Plus la résolution des caméras est élevée, plus la qualité des scènes est importante, et plus les enregistrements supporteront les agrandissements.
Un zoom optique important vous garantit de pouvoir identifier une personne située à une grande distance.
Les caméras doivent être conçues pour l’extérieur, avec des températures de fonctionnement allant de -50° à +50 °C, leur indice de protection doit être à minima IP66 pour résister aux intempéries.
Exemple d'architecture de vidéoprotection
Un système de vidéosurveillance urbaine peut être constitué de caméras fixes ou mobiles raccordées au réseau de plusieurs façons : par fibre optique, en câblage cuivre pour les courtes distances, ou en faisceau radio hertzien.
Des points hauts types Églises ou châteaux d’eau peuvent servir de relais radio pour transmettre les images des caméras vers le centre d’exploitation.
Les images sont généralement stockées au centre de supervision urbain (CSU) ou à la mairie, où elles sont mises à disposition des forces de l’ordre, en cas de problème.
Combien coûtent les caméras de vidéoprotection ?
Le prix d’installation d’une caméra de vidéosurveillance urbaine avec son système d'enregistrement varie entre 10.000 et 15.000 euros. Le centre de supervision urbain (CSU) peut couter quelques milliers d’euros selon le nombre d'opérateurs.
L’état subventionne une partie de l’installation sous certaines conditions avec le Fonds Interministériel pour la Prévention de la Délinquance (FIPD). Le taux de subvention accordé est calculé au cas par cas, en fonction des priorités, et de la capacité financière de la collectivité. Il est généralement compris entre 20% et 50% de l'installation.
Globalement, plus une commune est modeste, plus elle a des chances d'obtenir une subvention, les communes riches en reçoivent rarement.
La subvention FIPD est accordée après examen des référents sûreté, qui donnent leur avis sur la pertinence des emplacements des caméras par rapport aux risques de délinquances.
Les communes doivent ensuite supporter seules les frais d'entretiens, et les salaires versés aux opérateurs de vidéosurveillance. On estime en moyenne que pour 100€ investis, la commune devra dépenser 30€ par an pour maintenir son installation en bon état de fonctionnement. Cela comprend le nettoyage régulier des caméras, le remplacement du matériel défaillant, les dégradations, les mises à jour logicielles...
La vidéoprotection urbaine est-elle efficace ?
Aujourd’hui 90% des villes moyennes sont équipées de caméras de vidéoprotection urbaine.
De manière générale, la délinquance a baissé plus fortement dans les villes équipées que dans les villes qui ne disposent pas de vidéosurveillance.
La vidéosurveillance permet d’accélérer le travail des enquêteurs après qu’un fait se soit passé. Mais elle ne permet pas de tout élucider. Il y a en moyenne une à trois réquisitions d’images pour cent enquêtes d'infraction sur la voie publique ouvertes.
La vidéosurveillance a tendance à déplacer la délinquance vers les zones non équipées de caméras.
La vidéosurveillance intelligente fait gagner du temps aux opérateurs
Les opérateurs vidéo ne peuvent pas visionner l’ensemble des caméras d’une commune.
La vidéosurveillance intelligente permet de les aider dans leur travail au quotidien, en détectant les comportements suspects, et en émettant des alarmes en temps réel, en cas de détection.
Ces logiciels analysent les vidéos des caméras de la ville en temps réel, et affichent immédiatement l'image à l'écran en cas de problème détecté.
Ils peuvent par exemple détecter l’attroupement de personnes, les agressions, les bruits anormaux, les intrusions, les vandalismes, les mouvements de panique, les objets abandonnés…
Conseils pour une installation de vidéoprotection durable
Pour une installation de vidéoprotection urbaine durable, vous pouvez appliquer les recommandations suivantes :
Privilégiez les câblages en fibre optique ou cuivre, avec un point d'électricité à proximité. Évitez les coffrets d'alimentation sur batterie qui se rechargent la nuit, les batteries doivent être changées tous les quatre ans en moyenne.
Si vous installez des fibres optiques dans la commune, surdimensionnez le nombre de brins des fibres, le nombre d'équipements à connecter au réseau est grandissant et le surcout n'est pas significatif.
Évitez les antennes radio, les images peuvent subir des perturbations en cas de mauvaises conditions climatiques, elles peuvent même perdre leur alignement avec l'antenne émettrice lors de fortes rafales de vent, ou même faire l'objet de piratages.
Installez des marques reconnues de caméras. Des caméras à bas coût vous feront faire des économies à l'achat, mais vous devrez probablement les changer plus rapidement que des caméras de bonne qualité.
Privilégiez aussi l'installation de logiciels de vidéosurveillance (VMS) leaders du marché comme Milestone ou Genetec.
Installez des caméras fixes plutôt que des mobiles. La durée de vie moyenne des caméras fixes est d'environ 10 ans alors que les mobiles ne durent généralement que 5 ans.
Mettez en place des protections mécaniques type plexiglass sur les caméras dans les zones sensibles et des alarmes lorsqu'elles font l'objet de vibration importantes, vous serez ainsi rapidement prévenus lorsqu'on s'attaque à elles.
Évitez d'installer des équipements actifs dans les chambres de tirage, elles sont souvent inondées, et les coffrets qui accueillent les équipements ne sont jamais étanches à 100%.
Laissez des fourreaux vides en attente à chaque fois que vous réalisez des travaux de voirie dans votre ville, en prévision des futures installations de caméras.
Mettez régulièrement à jour le logiciel de vidéosurveillance, pour éviter les attaques informatiques. Payer chaque année pour avoir la dernière version du logiciel de vidéosurveillance ne coûte pas plus cher que de payer une mise à jour au bout de plusieurs années, les éditeurs de logiciel rattrapent le retard des années impayées, il ne faut donc pas se priver d'avoir une version à jour !
Mandatez périodiquement un audit de sécurité avec des tests d'intrusion du réseau vidéosurveillance, pour mettre en place des mesures correctives, et réduire les risques d'attaques.